SOUVENIRS D'ENFANCE - QUELLES TRACES LAISSE LE TEMPS ?

A PARTIR DE SOUVENIRS D'ENFANCE

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RECIT PHILOSOPHIQUE SUR LA MEMOIRE

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Qui s'est déjà penché sur ses souvenirs, à commencer par les plus reculés, sait combien il est difficile, pour ne pas dire impossible de rétablir une continuité.
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Des images surgissent, des impressions, mais pas la trame qui a relié ces éléments, pour former finalement le tissu d'une vie.
Comment ressusiter celà ?

Plutôt, comment retrouver le mouvement d'ensemble, la figure unificatrice ?
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Toute la littérature est traversée par cette question du temps et de la mémoire, qui a aussi irrigué la philosophie.
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De la trace que nous laissons dans le temps, comme les figurants d'une immense toile complexe et changeante, pleine de couleurs et de zone sombres.
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Incapables de saisir la totalité du tableau, nous en reconstituons de plus petits, peints aux couleurs de nos souvenirs autant qu'à celles de notre fantaisie.
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 Des détails, en somme, comme ces carrés de peinture dans lesquels apparait soudain, en gros plan, le grain d'une peau ou le délié d'une main.
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Un montage d'images et de pensées, où la narration vient au secours de l'esprit, pour l'orienter dans le brouillard.

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Les souvenirs font le grand écart.
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Et de ce fait, la fumée, qui brouille le paysage, revient souvent dans ce récit conçu comme un tableau.

C'est là, que peuvent apparaître, dégagés des brumes, à la fois certaines des "choses sans catalogue que nous nous souvenons avoir un jour perdues" et, surtout, le "portrait" qui donne à tout le reste son sens et son unité.

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Au fond, seule l'énigme de la peinture peut être percée, pas celle du monde.

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